Le 7 on va au devant de l'Evangelista qui arrive dans le petit port tranquille de PUERTO NATALES . Ici pas de centaines de yachts inutiles. Juste des bateaux de pêche. Après la sortie des camions 1 seule moto une BMW,
A 21 h avant les camions de marchandises et de bestiaux , à notre tour d'embarquer avec les voitures. Deux motos seulement , celle d'un américain du Mississipi et la notre .
On retrouve les français de Tolhuín Michelle et Alain avec leur cellule/Land Rover et Catherine avec son fourgon Mercedes. Première nuit à quai.
Départ à 4 heures du matin. A 6 heures le capitaine nous signale que le bateau passe dans le très étroit canal Sarmiento. Christian se lève pour filmer sur le pont moi je regarde à travers la vitre du hublot les balises si proche du cargo! Mauvais temps mais ciel tourmenté spendide.Tout est très simple sur ce bateau mais tout est parfait .Tout le monde est au même régime .Des repas un peu frugals mais équilibrés. Circulation des passagers tranquille, sur les ponts et à l'intérieur au salon/bar ou dans la salle à manger.Des locaux qui préfèrent le cargo aux mauvaises pistes, des Mercosurs, et le reste du monde avec beaucoup beaucoup d'allemands comme si ceux ci rendaient hommage 150 ans après aux premiers colons Teutons qui allaient marquer à jamais cette terre ventée de Patagonie.
Un temps maussade s'éclaire à l'Avistamiento de Ventisquero: Le glacier SKUA précèdé de ses blocs de glace qui envahissent le fjord nous scotche par sa pureté et sa beauté dans la lumière du soir.
Le cargo se révèle lieu de rencontres , d'échange , de communication, de contemplation... mais aussi de conférences. Chaque jour des films sur les glaciers , la faune et la flore patagoniénne...Chaque jour également des briefings stimulants notre curiosité.
Au petit matin, le 2ème jour , après le Paso del Indio , PUERTO EDEN! (Comme petite sensible!).Comme irréel, sur un îlot, un petit village perdu au milieu des fjords, avec ses maisons sur pilotis de toutes les couleurs. 8 mois , dans un froid glacial , il survit avec ses habitants , ses institutions au milieu de nulle part...Il y a pire que la Creuse! Une ronde de petits bateaux accostent l'Evangélista pour venir chercher 25 personnes à bord ; des habitants de l'île qui n'ont que ce moyen d'évasion. Des victuailles aussi pour tout le village y sont acheminés.
Dans le canal Messier dans la brume qui au loin nous cache les Andes tel un bateau fantôme de pirate, sur son écueil , bruyant de milliers d'oiseaux l'ancien sucrier Brésilien " le Capitaine Leonidas". Echoué soit disant volontairement pour une histoire de business en 1970!
Vers 17 heures nous commençons à traverser le Golfe de Penas et toute la nuit nous serons dans l'océan Pacifique. Mais quand ça balance pas mal nous dormons déjà .
Le lendemain, un magnifique soleil nous révèle enfin les Andes et les cages discrètes des élevages des saumons/antibios...La vie s'installe d'un coup à l'extérieur. Le pont devient campus et solarium dans un paysage grandiose de fjords et de pics enneigées , un moment déserté quand s'amuse autour du cargo la Baleine Azul! L'apothéose : le guapisimo coucher du soleil ce soir là!